L’objectif
visé dans la pratique du jeûne est de retenir son âme de [ses]
désirs et de la prévenir de ces choses qui lui sont bien-aimées,
dans le but de contrôler la force de l’âme, afin qu’elle puisse
atteindre ce qui se trouve [dans le jeûne] comme succès et joie
pour l’âme. [Et ce qui est recherché encore] à travers le jeûne,
c’est le fait de casser sa faim et sa soif, ce qui est un moyen de
rappel quand à la situation de l’affamé parmi les nécessiteux.
[À travers le
jeûne] on restreint le passage du Satan à l’intérieur de
l’adorateur [d’Allâh] en restreignant le passage de la
nourriture et de la boisson. Aussi, cela empêche la force des
membres de prendre aise à des choses qui lui cause du tort dans
cette vie d’ici-bas et celle de l’au-delà. Et le jeûne
immobilise les membres du corps contre cela ainsi que toute force
contre les caprices. Et le jeûne est la bride [les rênes] de ceux
qui craignent Allâh, et le bouclier des guerriers, un jardin pour
les serviteurs vertueux et les rapprochés [d’Allâh]. Et cela est
pour le Seigneur des mondes parmi tout le reste des actions. Et
certes le jeûneur ne fait rien, si ce n’est qu’il abandonne ses
désirs, sa nourriture et sa boisson par égard à Celui qu’il
adore. Et [jeûner] est ainsi l’abandon de ces choses que l’âme
aime et désire, pour leur préférer l’amour d’Allâh et Son
agrément. Ceci est un secret entre l’adorateur et son Seigneur
dont personne en dehors de lui n’en est informé. Voici donc le
véritable jeûne. Jeûner à un effet surprenant quand à la
préservation des membres externes et des capacités intérieures. Il
a un effet remarquable dans l’épuisement de toutes choses
malfaisantes qui empêchent l’âme d’être saine, vidée de cela.
De ce fait, le jeûne préserve la santé du coeur de la personne et
les membres de son corps. Il rend tout ce que les mains du désir ont
pris de lui à l’âme. Et c’est donc la plus grande façon
d’améliorer sa piété, comme Allâh - Ta’âla - a dit :
« O
les croyants ! On vous a prescrit as-Siyâm comme on l’a
prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la
piété » Coran,
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Le Prophète
(sallallahu ’alayhi wa salam) a dit :
« Jeûner
est un bouclier. » Rapporté par al-Bukhârî
et Muslim
Et il a ordonné à
ceux qui avaient des désirs intenses à vouloir se marier mais qui
n’en étaient pas capables, d’observer le jeûne qui est [pour
eux] un bouclier contre ces désirs [dans l’attente du
mariage]. Rapporté par al-Bukhârî et Muslim
Et ce qui est visé
en cela : Ce sont les privilèges du jeûne qui sont le
témoignage pour ceux doués d’esprit sensible et de perceptions
droites, [d’une reconnaissance] de la législation d’Allâh
[prescrite] comme une miséricorde à l’adorateur [d’Allâh],
excellente pour eux ainsi qu’une protection et un bouclier.
Et la pratique du
Prophète (sallallahu ’alayhi wa salam) sur le sujet est la plus
parfaite des pratiques, et la meilleur afin d’atteindre l’objectif
désiré et ce qui est le plus facile pour l’âme. Quant à retenir
l’âme de ce qu’elle aime et de ses désirs, c’est ce qui est
le plus difficile et la plus dure des choses.
L’obligation [du
jeûne] a été différée jusqu’au milieu de l’Islâm après la
« Hijrah » [L’hégire du Prophète].
Et cela [a été
imposé] quand l’Unicité d’Allâh et la Prière avaient été
établis fermement dans les âmes [des Musulmans] et quand ils
honoraient les ordres prescrits du Qor’ân. Ainsi ces prescriptions
avaient été [imposées] graduellement, et il [le jeûne] est devenu
obligatoire dans la deuxième année de l’Hégire.
Lorsque le
Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa salam) est mort, il
avait jeûné neuf Ramadân dans sa totalité.
En un premier
temps, il a été légiféré le choix entre jeûner ou nourrir tous
les jours des gens nécessiteux.
Et par la suite,
le jeûne a été rendu obligatoire, et la possibilité de nourrir
des nécessiteux a été laissée seulement aux personnes âgées et
aux femmes qui n’avaient pas la capacité de jeûner
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Zâd ul-Mi’âd fî hadî kheyr al-’Ibâd de Ibn al-Qayyîm, 2/28-30